Une alimentation professionnelle réglable 0-25 V 0-5 A

L’appareil que nous vous proposons ici est une alimentation de labo professionnelle des plus fiables : la tension de sortie, précise et stable peut être réglée à volonté et continûment de 0 V à 25 V en fonction de vos besoins ; la limitation de courant, elle aussi réglable en continu de 0 à 5 A protège l’appareil contre les courtscircuits éventuels.


Vous avez véritablement plébiscité notre super alimentation ETALI proposée pendant les trois numéros d’été d’ELM (juin, juillet/août et septembre) et nous vous remercions pour ce beau succès ; cependant, certains de ceux qui nous ont envoyé des courriels à ce sujet ont déploré sa grande complexité, le fait qu’elle soit gérée par microcontrôleur et son caractère “double symétrique”.
“Vous n’auriez rien de plus simple pour le labo d’un électronicien amateur ?” est en substance ce qui revient dans les mails précités.
Nous aurions bien pu leur répondre : “Si, il y en a une dans votre Cours Apprendre l’électronique en partant de zéro (première partie), la EN5004 !” ; mais il faut aller de l’avant et mettre en oeuvre de nouveaux concepts, alors voici une alimentation plus simple qu’ETALI (pas de gestion des tensions et courants par microcontrôleur, tensions positives uniquement) mais plus moderne que EN5004 et professionnelle (tension réglable de 0 V à 25 V –un vrai 0 V stable– et limitation de courant réglable de 0 A à 5 A), capable de rendre la plupart des services demandés à une alimentation de labo, même de professionnel (quand on est concepteur, monteur-câbleur ou dépanneur).
Une “bonne alimentation” professionnelle doit pouvoir débiter le courant dont on a besoin et fournir les tensions exactes qu’on lui demande sans s’effondrer quand la demande de courant augmente.
Ces deux paramètres doivent être stables (tout en étant réglables bien sûr) et l’alimentation doit être protégée afin de ne pas être détruite (et de ne pas détruire le montage qu’elle alimente) à la moindre maladresse de l’usager : en cas de court-circuit elle doit se bloquer, informer l’usager du problème (lequel lui trouve une solution) et pouvoir redémarrer sans tarder (fonction de réinitialisation après blocage de protection).
Eh bien notre alimentation fait tout cela : la visualisation se fait sur un afficheur LCD voltmètre ampèremètre EN1556 (voir figures 10-11) que nous avons proposé il y a quelque temps (numéro 57 d’ELM) et que nous réutiliserons dans ce montage (à moins que vous ne préfériez vous contenter de deux classiques galvanomètres V et A, voir figure 13).

Figure 1 : Le boîtier métallique que nous avons choisi pour abriter cette alimentation professionnelle a un profil assez plat et il pourra facilement s’intégrer à votre laboratoire. Les potentiomètres (commandés par les deux boutons de la face avant) permettent de régler la tension (de 0 à 25 V) que vous souhaitez prélever sur les douilles R/N et de paramétrer la limitation de courant (réglable de 0 à 5 A). Voir photo de première page. Le panneau arrière comporte en revanche le dissipateur et l’embase secteur recevant le cordon d’alimentation 230 VAC.

Le schéma électrique
Nous avons choisi de doter cette alimentation d’un transformateur T1 en mesure de fournir deux tensions différentes dont dépend la sortie principale, de façon à réduire la dissipation de chaleur sur les transistors finaux et ce surtout pour de faibles tensions de sortie et de forts courants.
Comme le montre le schéma électrique complet de la figure 2, ce transformateur comporte en fait trois secondaires.
Le premier en haut fournit 14 + 14 VAC, ce qui met à notre disposition du 28 V alternatif (utilisé pour les tensions de sortie hautes, supérieures à 12 V) et du 14 V alternatif (utilisé pour les tensions de sortie basses, inférieures à 12 V). Ces tensions sont sélectionnées automatiquement par le relais RL1.
On trouve ensuite un secondaire de 28 VAC servant à alimenter le MOSFET MFT1 monté en interrupteur et agissant exclusivement au cours de la phase d’extinction de l’alimentation pour empêcher qu’un pic de tension ne soit présent sur les douilles de sortie lors de cette phase (pic dû au fait que la tension négative de référence va à zéro avant la tension emmagasinée dans le gros condensateur électrolytique de lissage C7).
Enfin, un dernier secondaire de 10 VAC permet d’obtenir, au moyen de DS4, de C11 et du régulateur IC1 L7805, le 5 V continu stabilisé que réclame l’alimentation de l’afficheur LCD voltmètre ampèremètre EN1556.
Nous tirons aussi de ce secondaire, grâce à DS3, à l’électrolytique C12 et au régulateur IC2, une tension négative qui devient la référence de tension négative continue –2 V à –6 V, acheminée vers la broche R de IC3 (LM317) afin de réguler la tension générale de sortie. Si nous ne pilotions pas le régulateur de tension IC3 avec une tension négative, celui-ci, à cause de sa référence interne, fournirait comme tension minimale de sortie 1,25 V et non 0 V comme nous l’avons projeté.
Quand le montage est terminé, le point de test TP1, relié à la broche 3 de IC2, nous permet de vérifier que l’étage comprenant IC2 fonctionne.
Le schéma électrique indique pour ce TP1 une tension négative de 6 V : cette valeur est purement indicative et vous pourrez trouver des valeurs légèrement supérieures ou inférieures.
Pour amener jusqu’à 0 V la tension minimale prélevée sur la broche U du LM317, nous avons appliqué le principe exemplifié dans les schémas des figures 3 et 4.
Dans la figure 3, le régulateur LM317 peut réguler la tension de sortie d’une valeur maximale inférieure de 3 à 4 V à la tension d’entrée jusqu’à 1,25 V.
A travers le pont diviseur R1/R2 ; habituellement pour R2 –c’est un potentiomètre–on choisit 4,7 k et pour R1 220 ohms. Si, à la place de la masse, nous mettons une référence négative (voir figure 4), le seuil minimal se déplace en dessous du fatidique 1,25 V.

Figure 2 : Schéma électrique de la platine de base de l’alimentation professionnelle EN1643. Les trois secondaires du transformateur torique (ce composant un peu spécial est disponible auprès de nos annonceurs) fournissent toutes les tensions nécessaires pour alimenter ce circuit et pour pouvoir prélever en sortie des tensions de 0 à 25 V.

Liste des composants EN1643
R1 ..... 1 k
R2 ..... 560
R3 ..... 10 k
R4 ..... 0,1 3 W
R5 ..... 10 1 W
R6 ..... 0,1 3 W
R7 ..... 0,1 7 W
R8 ..... 1 k 1 W
R9 ..... 2,2 k
R10 .... 10 k
R11 .... 5 k trimmer
R12 .... 330
R13 .... 680
R14 .... 330 k
R15 .... 220
R16 .... 100
R17 .... 100
R18 .... 680
R19 .... 220 k pot. lin.
R20 .... 4,7 k pot. lin.
R21 .... 10 k
R22 .... 10 k
R23 .... 680
R24 .... 470 k
R25 .... 47 k
R26 .... 10 k
R27 .... 6,8 k
C1 ..... 47 nF 400 V polyester
C2 ..... 47 nF 400 V polyester
C3 ..... 47 nF 400 V polyester
C4 ..... 47 nF 400 V polyester
C5 ..... 47 nF 400 V polyester
C6 ..... 47 nF 400 V polyester
C7 ..... 10 000 μF électrolytique
C8 ..... 4,7 μF électrolytique
C9 ..... 470 μF électrolytique
C10 .... 470 nF polyester
C11 .... 1 000 μF électrolytique
C12 .... 470 μF électrolytique
C13 .... 100 nF polyester
C14 .... 470 nF polyester
C15 .... 100 nF polyester
C16 .... 100 μF électrolytique
C17 .... 470 nF polyester
C18 .... 100 μF électrolytique
C19 .... 47 μF électrolytique
C20 .... 100 pF céramique
C21 .... 100 nF polyester
C22 .... 100 nF polyester
C23 .... 100 pF céramique
C24 .... 10 μF électrolytique
C25 .... 100 nF polyester
C26 .... 100 nF polyester
C27 .... 10 μF électrolytique
RS1 .... pont redr. 800 V 4 A
DS1 .... 1N4148
DS2 .... BY255
DS3 .... 1N4007
DS4 .... 1N4007
DS5 .... 1N4007
DS6 .... 1N4148
DS7 .... 1N4007
DS8 .... 1N4148
DZ1 .... zener 10 V 1/2 W
DZ2 .... zener 6,2 V 1/2 W
DL1 .... LED
TR1 .... PNP TIP34C
TR2 .... PNP TIP34C
TR3 .... PNP BC557
MFT1 ... MOSFET IRFZ44
IC1 .... L7805
IC2 .... UA79MG
IC3 .... LM317
IC4 .... TL081
IC5 .... μA748
T1 transformateur secteur 150 VA 230 V mod. TT15.02 à trois secondaires :
   0-14-28 V 5 A
   28 V 0,5 A
   10 V 0,5 A
F1 fusible 3 A
S1 ..... interrupteur
RL1 .... relais 12 V 1 ontact

Note : toutes les résistances sont des 1/4 W sauf spécification différente.


Figure 3 : Si on relie la broche R du circuit intégré LM317 à la masse, la tension sur la broche de sortie U ne peut être inférieure à la valeur de seuil de 1,25 V.

Figure 4 : Si l’on pilote la broche R avec une tension négative, la tension sur la broche de sortie U peut atteindre 0 V, soit une tension inférieure à la tension de seuil de 1,25 V.

Figure 5 : Brochages des circuits intégrés μA748, TL081 et 79MG vus de dessus ; du transistor BC557 vu de dessous ; du MOSFET IRFZ44, du régulateur L7805, du régulateur LM317, du transistor TIP34C et de la LED vus de face.

Figure 6a : Schéma d’implantation des composants de la platine de base EN1643 et de la platine afficheur LCD EN1556 de l’alimentation professionnelle. Avant de souder le pont redresseur RS1, les transistors TR1 et TR2 et le circuit intégré IC3 sur le circuit imprimé, assemblez provisoirement le boîtier métallique en respectant les phases de montage indiquées dans l’article.

Note:avant de monter la fiche CE secteur sur le panneau arrière, vérifiez la présence des deux fusibles 3 A.

Liste des composants EN1556
R1 ..... 90,9 k 1%
R2 ..... 10,1 k 1%
R3 ..... 1 k
R4 ..... 1 k
R5 ..... 15 k
R6 ..... 10 k trimmer 20 tours
R7 ..... 10 k trimmer 20 tours
R8 ..... 1 M
R9 ..... 10 k
R10 .... 150
R11 .... 15 k
R12 .... 10 k trimmer 1 tour
R13 .... 10 k
RCS .... piste du ci
C1 ..... 470 nF polyester
C2 ..... 100 nF polyester
C3 ..... 100 nF polyester
C4 ..... 100 pF céramique
C5 ..... 100 nF polyester
C6 ..... 100 nF polyester
C7 ..... 100 nF polyester
C8 ..... 47 μF électrolytique
C9 ..... 100 nF polyester
C10 .... 100 μF électrolytique
C11 .... 100 μF électrolytique
C12 .... 1 μF électrolytique
C13 .... 100 nF polyester
C14 .... 100 μF électrolytique
FC1 .... résonateur céramique 8 MHz
DS1 .... 1N4148
DS2 .... 1N4148
DS3 .... 1N4148
DS4 .... 1N4148
DZ1 .... LM4040 zener 4,096 V
IC1 .... CA3130
IC2 .... MCP3202
IC3 .... EP1556 disponible déjà programmé en usine
LCD .... LCD CMC116L01

Note : toutes les résistances sont des 1/4 W 5 % sauf spécification différente.


Figure 6b-1 : Dessin à l’échelle 1 du circuit imprimé double face à trous métallisés de la platine de base EN1643 de l’alimentation professionnelle, côté soudures.

Figure 6b-2 : Dessin à l’échelle 1 du circuit imprimé double face à trous métallisés de la platine de base EN1643 de l’alimentation professionnelle, côté composants.

Figure 6c-1 : Dessin, à l’échelle 1, du circuit imprimé double face à trous métallisés de la platine afficheur LCD voltmètre ampèremètre, côté soudures.

Figure 6c-2 : Dessin, à l’échelle 1, du circuit imprimé double face à trous métallisés de la platine afficheur LCD voltmètre ampèremètre, côté composants.

Figure 7 : Photo d’un des prototypes de la platine de base EN1643. On remarque en bas à gauche le régulateur L7805 monté couché dans son dissipateur et fixé par un petit boulon 3MA (il sert à régler l’alimentation pour que le potentiomètre des volts tourné tout à gauche corresponde à une tension de sortie de 0 V).

Figure 8 : Phases de montage des PNP TIP34C (TR1-TR2) et du régulateur LM317 (IC3) sur le dissipateur situé sur le panneau arrière du boîtier métallique de l’alimentation. Tous trois se montent avec des micas et des canons isolants.

Figure 9 : Le pont redresseur est placé sous la platine (au centre, à droite du gros électrolytique, voir figure 7), il est en contact thermique avec le fond du boîtier métallique qui fait office de dissipateur ; il est solidaire de ce fond grâce à un boulon traversant. D’autre part, il ne faut pas oublier que ce pont est un composant polarisé et il convient donc de respecter son orientation (le pan coupé servant de repère-détrompeur doit être situé sous C3 et il correspond à la sortie +).

Figure 10 : Photo d’un des prototypes de la platine afficheur LCD voltmètre ampèremètre EN1556, côté composants.

Figure 11 : Photo d’un des prototypes de la platine afficheur LCD voltmètre ampèremètre EN1556, côté LCD où est insérée la petite platine comportant l’afficheur. Tous les composants pour réaliser ce montage autrefois proposé (numéro 57 d’ELM) sont disponibles auprès de nos annonceurs.

Figure 12 : Chaque fois que vous montez une douille en face avant ou sur le panneau arrière, si vous ne voulez pas qu’elle entre en court-circuit avec la masse du châssis, vous ne devez pas oublier d’enfiler derrière le panneau, avant les écrous et la cosse à souder, une rondelle isolante.

Figure 13 : Pour visualiser la tension et le courant de sortie, vous pouvez également utiliser deux classiques galvanomètres analogiques à aiguille (à condition toutefois de les monter conformément à ce schéma).

Le contrôle de la tension
Le réglage de la tension de sortie est confié au régulateur IC3 LM317. Si la tension de sortie est réglée au dessus de 12 V, le comparateur de tension IC5 enclenche le relais RL1 qui relie le pont redresseur RS1 à la tension 28 VAC. Si en revanche la tension de sortie est réglée au dessous de 12 V, le comparateur de tension décolle RL1 et RS1 est cette fois relié au 14 VAC. Ce système automatique évite que dans les cas d’utilisation extrêmes (faible tension de sortie demandée + fort courant consommé = importante quantité d’énergie à dissiper en chaleur) les transistors n’aient à évacuer vers le dissipateur plus de chaleur qu’ils ne le peuvent et à assumer une température de jonction destructrice. En effet, si nous devons alimenter à partir d’une tension continue de 24 V une charge consommant 1 A sous 12 V, nous devrons dissiper sous forme de chaleur la puissance P égale à la tension de déchet Vdéch (c’est-à-dire la différence de tension entre l’entrée et la sortie) multipliée par l’intensité I consommée :
(24 – 12) x 1 = 12 W
(Vdéch en V, I en A pour P en W).

Si nous devions alimenter cette même charge (12 V 1 A) à partir d’une tension de 13 V, la puissance P à dissiper en chaleur ne serait que de :
(13 – 12) x 1 = 1 W.

Ce procédé nous a permis de choisir un dissipateur à ailettes de très petites dimensions pour les transistors finaux TR1-TR2.

Le contrôle du courant
Comme le LM317 ne peut débiter que 1,5 A, nous lui avons en effet adjoint les services de deux transistors de puissance PNP TR1 et TR2 qui prennent en charge le passage du courant jusqu’à 5 A. Quand une charge consomme plus de 50 mA, la tension sur les bases de TR1-TR2 dépasse la tension de seuil et les fait entrer en conduction.
Si l’on règle le seuil maximal de courant avec le potentiomètre R19, on modifie le seuil de tension de l’amplificateur opérationnel IC4 de telle manière que, si la charge dépasse la consommation de courant paramétrée, DL1 s’allume et la tension de sortie allant à cette charge diminue afin de conserver constant le courant. Voilà le principe d’une limitation en courant réglable : elle protège à la fois la charge et l’alimentation.

La réalisation pratique
La platine de base EN1643 prendra place au fond du boîtier, à côté du transfo torique et la platine afficheur LCD voltmètre ampèremètre EN1556 derrière la face avant (voir figures 14 et 15).

La platine EN1643
Occupons-nous d’abord de la première : son grand circuit imprimé est un double face à trous métallisés dont la figure 6b-1 et 2 donne les dessins à l’échelle 1 (vous pouvez la réaliser à l’aide de la “pellicule bleue”, voir le numéro 26 d’ELM ; ou vous la procurer ; dans les deux cas consultez nos annonceurs).
Quand vous l’avez devant vous, commencez par enfoncer puis souder les picots, les supports des trois circuits intégrés DIL, puis vérifiez soigneusement vos soudures (ni court-circuit entre pistes ou pastilles ni soudure froide collée). N’insérez les circuits intégrés dans leurs supports qu’après le montage dans le boîtier, vous éviterez ainsi tout échauffement inutile et tout choc électrostatique : à ce moment là, faites attention à leur identification et à l’orientation des repère-détrompeurs en U (vers R14 pour IC4, vers DS8 pour IC5 et vers C14 pour IC2).
Pour le reste, si vous observez bien les figures 6a et 7 et la liste des composants, vous n’aurez aucune difficulté à les monter. Montez toutes les résistances (en repérant bien celles dont la puissance est supérieure à 1/4 W) : maintenez les trois résistances “sucres” à deux ou trois millimères de la surface afin de ne pas surchauffer l’époxy du circuit imprimé.
Montez les diodes et zener en les distinguant bien et bagues repère-détrompeurs correctement orientées, la LED (attention à la polarité, la patte la plus longue est l’anode, à souder avec un fil rouge sur le picot A).
Montez les condensateurs sauf C7 (attention à la polarité des électrolytiques), le transistor en boîtier TO 92 (demi lune) TR3 (méplat vers R22), le MOSFET MFT1 (semelle métallique vers C3), IC2 (repèredétrompeur en U vers C14) et le régulateur IC1 (couché dans son dissipateur et fixé avec un petit boulon 3MA).
Montez ensuite le relais RL1 puis le gros électrolytique C7 (– vers C18). Montez enfin les cinq borniers périphériques.
Vérifiez, deux fois si possible, l’identification et l’orientation des composants et la qualité de toutes les soudures (vous n’avez pas encore inséré les trois circuits intégrés dans leurs supports, vous le ferez à la fin et vous monterez TR1-TR2, IC3 et RS1 au cours de l’installation dans le boîtier métallique) et mettez cette platine de côté.

La platine EN1556
Passons maintenant à la réalisation de la seconde platine afficheur LCD voltmètre ampèremètre (voir le numéro 57 d’ELM) : son circuit imprimé est également un double face à trous métallisés dont la figure 6c-1 et 2 donne les dessins à l’échelle 1 (vous pouvez la réaliser à l’aide de la “pellicule bleue”, voir le numéro 26 d’ELM ; ou vous la procurer ; dans les deux cas consultez nos annonceurs).
Tout d’abord, percez deux trous de fixation de 3 mm, comme le montrent les figures 6a, 10 et 11.
Commencez par enfoncer puis souder les cinq picots, les supports des trois circuits intégrés DIL, puis vérifiez soigneusement vos soudures (ni court-circuit entre pistes ou pastilles ni soudure froide collée).
N’insérez les circuits intégrés dans leurs supports qu’à la fin : à ce moment là, faites attention à leur identification et à l’orientation des repère-détrompeurs en U (vers C9 pour IC2, vers FC1 pour IC3 et vers C4 pour IC1). Si vous suivez avec attention les figures 6a, 10 et 11 et la liste des composants, vous ne devriez pas rencontrer de problème pour monter ce voltmètre ampèremètre.
Montez d’abord toutes les résistances : R1 est une résistance de précision de 90,9 k (blanc-noir-blanc-rouge-marron) et R2 de 10,1 k (marron-noir-marronrouge-marron). Montez ensuite les diodes en les distinguant bien et bagues repère-détrompeurs correctement orientées. Montez la zener LM4040 (en boîtier plastique demi lune) : orientez-la méplat vers C8.
Montez enfin les condensateurs (attention à la polarité des électrolytiques : le – est inscrit sur le côté du boîtier cylindrique), le résonateur céramique FC1 et les trois trimmers.
Vérifiez, deux fois si possible, l’identification et l’orientation des composants et la qualité de toutes les soudures (vous n’avez pas encore inséré les trois circuits intégrés dans leurs supports, vous le ferez à la fin) et retournez la platine du côté “soudures” : insérez et soudez d’abord le connecteur barrette femelle à seize trous. Ensuite, dans le petit circuit imprimé de l’afficheur LCD, insérez et soudez le double connecteur mâle à seize broches. Vérifiez bien toutes ces soudures. Là encore, ni court-circuit entre pistes ou pastilles ni soudure froide collée. Otez l’éventuel excès de flux décapant avec un solvant approprié. Insérez le LCD sur la platine voltmètre ampèremètre grâce à son connecteur barrette à seize broches et fixez-la à l’aide de quatre entretoises plastiques, comme le montre la figure 11.
Il ne reste qu’à enfoncer dans leurs supports les trois circuits intégrés, repère-détrompeurs en U orientés comme on l’a dit.
Vous pouvez alors tout de suite monter cette platine derrière la face avant.
Pour ce faire, démontez ladite face avant (déjà percée et sérigraphiée) et fixez la platine afficheur LCD à l’aide de deux entretoises autocollantes, de telle manière que le LCD affleure à la surface de la face avant. Dans la foulée, fixez les deux douilles R/N (voir figure 12), les deux potentiomètres (raccourcissez éventuellement leurs axes afin de permettre l’insertion des deux boutons) et l’interrupteur M/A. Vous pouvez alors remonter la face avant avec ses boulons.
Toujours dans la foulée, démontez le panneau arrière.

Montage des transistors de puissance et du régulateur sur le dissipateur et sur la platine
Montez le dissipateur à ailettes derrière la fenêtre rectangulaire du panneau arrière à l’aide de quatre boulons (voir figures 14 et 15). Montez les deux transistors et le régulateur sur le dissipateur (les trois trous ont été préalablement percés) avec des micas et des canons isolants (voir figure 8), mais serrez les écrous des boulons à la main pour l’instant. Dans la foulée, montez sur ce panneau arrière la prise secteur et vérifiez qu’elle est bien munie de ses deux fusibles ; soudez la broche de terre à la cosse de masse du châssis (voir figure 15).

Le montage dans le boîtier
Vous pouvez remonter ce panneau arrière, mais toujours en serrant les quatre boulons à la main. Montez, au fond du boîtier métallique, le pont redresseur RS1 en l’orientant comme le montrent les figures 9, 14 et 15, mais ne serrez son boulon qu’à la main pour l’instant.
Prenez la platine de base EN1643 et, en l’orientant habilement (!), enfilez les 9 pattes des transistors de puissance et du régulateur dans les 9 trous du circuit imprimé et, conjointement, enfilez les 4 pattes de RS1 dans les 4 trous du centre de la platine (attention à la polarité, c’est-à-dire à l’orientation de ce pont, comme le montre la figure 9). Quand vous êtes certain de tous ces alignements, soulevez légèrement la platine (peu importe si les pattes du pont s’échappent des 4 trous, mais restez bien au dessus) et insérez les quatre entretoises autocollantes dans les quatre trous de la platine et, sans rater les 4 pattes de RS1 ni laisser échapper les 9 pattes des transistors et régulateur, collez les quatre entretoises au fond du boîtier métallique. Il ne vous reste qu’à souder les 9 pattes sur les 9 pastilles et les 4 pattes du pont sur ses 4 pastilles (faites des soudures de grande qualité car les courants en jeu sont relativement importants).
Quand c’est fait et que vous ne constatez pas de contraintes mécaniques excessives, serrez modérément le boulon du pont, les trois boulons des transistors et régulateur et tous les boulons du boîtier métallique que le nécessitent.
Si vous trouvez cette méthode de montage mécanique compliquée et que vous en imaginez une plus simple, n’hésitez pas à vous faire confiance, car la nôtre n’a aucun caractère impératif : il suffit qu’au bout du compte toutes les soudures soient exécutées et que les contraintes sur les sorties (des transistors et du régulateur surtout, car celles du pont sont très robustes) ne soient pas trop importantes.
Prenez maintenant le transformateur torique et fixez-le au fond du boîtier à l’aide du matériel fourni (coupelle, rondelles et boulon long) ; distinguez les fils de sortie du secondaire (gros diamètre) et ceux du primaire (plus fins) et vissez les fils du secondaire sur les borniers de la platine de base en respectant bien les couleurs (voir figures 6a, 14 et 15).
La LED, reliée à la platine de base par deux fils R/N, s’enfonce dans le trou de la face avant et y affleure ; les deux douilles de sortie R/N vont, la noire à la platine afficheur LCD avec un gros fil soudé des deux côtés, la rouge par un petit fil à cette même platine, soudé des deux côtés et un gros à la platine de base vissé sur le + du bornier SORTIE, un gros fil noir relie ce même bornier à la platine afficheur LCD sur laquelle il est soudé ; deux petits fils R/N vont de cette platine au bornier 5 V de la platine de base ; des quatre picots de cette même platine partent deux paires à souder aux potentiomètres (ne pas oublier les “straps” sur ceux-ci) ; enfin, de l’interrupteur de face avant partent deux fils soudés (l’un est le primaire du transformateur, l’autre est à souder sur la fiche secteur), l’autre fil du primaire est à souder sur la fiche secteur (ne pas oublier de connecter la broche de terre au châssis).
Vérifiez au moins deux fois systématiquement, fil par fil, que vous n’avez rien oublié ni fait aucune erreur, par exemple d’inversion. Après seulement vous pourrez mettre sous tension et procéder au réglage.

Figure 14 : Cette photo vue de l’arrière montre que l’on doit monter la platine afficheur LCD EN1556 derrière la face avant (vous pouvez ne fixer la face avant qu’à la fin), la platine de base EN1643 au fond du boîtier à l’aide de quatre entretoises autocollantes et le dissipateur doté de ses trois semiconducteurs sur le panneau arrière. Pour ce faire, ne serrez pas les trois boulons de fixation au dissipateur ; enfilez les 9 pattes dans les trous du circuit imprimé ; exécutez les 9 soudures et serrez à fond les trois boulons (le plus pratique est de ne boulonner et serrer le dissipateur sur le panneau arrière et/ou le panneau arrière au boîtier métallique qu’à la fin des opérations). Montez aussi en face avant les deux potentiomètres, les deux douilles et l’interrupteur ; sur le panneau arrière le connecteur secteur à cuvette avec fusible incorporé.

Figure 15 : Cette photo vue de l’avant montre comment réaliser ensuite les connexions entre la platine de base, la platine afficheur LCD, la face avant et le panneau arrière (voir aussi figure 6a).

Les essais et le réglage
Le réglage consiste à obtenir une tension d’exactement 0 V en sortie lorsque le bouton du potentiomètre de réglage des tensions est entièrement tourné vers la gauche. Insérez donc le cordon secteur dans la prise CE secteur (au fait, vous avez vérifié la présence des deux fusibles, l’un des deux est en réserve) et branchez-le ; allumez l’appareil avec son interrupteur M/A. Tournez le bouton des tensions tout à gauche : il est probable que le LCD affiche une valeur différente de 0 V. Pour régler l’appareil de manière à ce que la tension de sortie soit égale à 0 V quand le bouton des tensions est tourné complètement vers la gauche, vous n’avez qu’à agir (avec un petit tournevis) sur le trimmer R11.

Conclusion
Votre alimentation “toute simple” de labo a fière allure sur votre banc de travail et surtout elle va vous rendre de nombreux et bons services. Comparez-la avec une de celles qui inondent le marché…La vôtre est une alimentation professionnelle et elle vous a coûté le prix d’un modèle bas de gamme !
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