Un contrôle à distance à modem radio MU1

Avec une paire de MU1 nous avons conçu un système permettant de lire quatre lignes analogiques et jusqu’à 64 lignes numériques ; il est géré par n’importe quel programme d’émulation de terminal d’ordinateur et il permet de commander à distance un maximum de 64 relais (ON/OFF).



Dans le numéro 82 d’ELM nous avons décrit le radiomodem MU1 de Sylcom : ce module travaille en UHF et peut communiquer à 9 600 bps ; son interface série TTL et son étage HF permettent des connexions sans fil sur quelques centaines de mètres. Nous avons, dans ce numéro, présenté un exemple d’application consistant à faire communiquer deux ordinateurs au moyen du programme de démonstration fourni par le distributeur.
Dans le présent article nous vous proposons d’analyser et de construire un système de contrôle à distance, c’est-àdire de monitoring de grandeurs analogiques et de signaux de type ON/OFF (activation de relais). Un véritable système automatique utilisable dans le domaine professionnel en milieu industriel, puisque le radiomodem Sylcom peut aussi fonctionner en répéteur de signaux (ce qui permet d’augmenter la distance de liaison).
Tout cela s’éclaircira au cours de l’article : dans l’article prélinaire MU1, pour rester simples, nous avions préféré reporter ces explications à plus tard.
En mode commande, le radiomodem attend qu’à travers des instructions appropriées, l’ordinateur définisse l’adresse propre (Equipment ID) et celle du groupe d’appartenance (Group ID), mais aussi l’adresse de destination, soit celle(s) du modem ou des modems au(x)quel(s) sont destinées les données. Ainsi notre dispositif nécessite la définition des données qui, dans l’application de démonstration, étaient déjà prévues par le programme de test. Cet article va vous expliquer comment elles sont traitées et définies.
Le modem peut opérer sur 64 canaux : le premier paramètre à régler par le PC concerne donc le choix du canal de travail ; pour que deux ou plusieurs dispositifs puissent dialoguer, il faut définir le même canal. Outre le canal radio, il est nécessaire de définir un cadre particulier nommé User ID : ce dernier comporte 256 combinaisons.
Seuls les modules travaillant sur le même canal et ayant le même User ID peuvent communiquer entre eux. Le but de ce code est d’éviter toute interférence entre systèmes de communication contigus utilisant des radiomodems Sylcom mais n’appartenant pas au même réseau. Des paires de modems ayant des User ID différents peuvent opérer sur le même canal radio sans se gêner mutuellement et sans inversion de données. Des dispositifs pour lesquels on a défini le même canal et le même User ID peuvent être différenciés en spécifiant un autre code nommé Group ID ; celui-ci aussi peut être choisi parmi 256 combinaisons, de manière à créer des groupes de modems à l’intérieur du même canal radio et de la même catégorie. Enfin, pour chaque modem d’un groupe ayant les mêmes canaux radios, User ID et Group ID, on définit une adresse à proprement parler, ou Equipment ID : il s’agit du numéro distinguant de manière univoque un appareil de tout autre appareil du même groupe.
Pour l’Equipment ID, 256 combinaisons sont disponibles également.
Il est donc clair qu’un radiomodem permet de réaliser des systèmes complexes, puisqu’on peut multiplier les modules dans un même environnement et sur un même réseau : la définition des adresses est cependant très importante car elle permet de réaliser des ponts radio (ou répéteurs de signaux et commandes) augmentant la portée entre TX et RX. La répétition des signaux s’obtient en définissant dans le modem qui doit faire office de répéteur d’adresse (Equipment ID) du modem auquel envoyer les données reçues. Cette adresse prend le nom de Destination ID et c’est un paramètre à définir avant la communication, mais qui peut être modifié lors de l’envoi de chaque commande.
Afin de mieux comprendre la signification des deux dernières adresses, prenons l’exemple d’une paire de modems ayant les mêmes canaux, User ID et Group ID.
Une unité est reliée à un ordinateur dont elle reçoit les commandes pour interroger une interface d’acquisition qui lit des données analogiques et numériques, mais aussi pour commander l’activation des relais ; pour que les commandes atteignent le modem distant, il faut paramétrer comme Destination ID dans le premier MU1 l’Equipment ID du dispositif distant.
De même, pour que le modem distant puisse répondre en envoyant les données lues par l’interface d’acquisition, il doit avoir pour Destination ID l’Equipment ID du modem relié au PC.

Figure 1 : Schéma synoptique du système de contrôle à distance par radiomodem.

La système est formé d’un ordinateur qui, à travers un radiomodem MU1, interagit avec le périphérique distant ; ce dernier utilise un second MU1 et un microcontrôleur qui, à travers deux bus I2C, dialogue avec deux catégories de périphérique : platines d’acquisition de niveaux logiques (de une à 8 platines à 8 entrées chacune) et platines de sortie à relais (de une à 8 platines à 8 sorties). Les 64 lignes numériques permettent de lire les conditions de sortie des centrales d’alarme ou des capteurs ; les lignes pour les relais permettent de commander une mise en/hors service. Le microcontrôleur lit aussi quatre entrées analogiques dans la gamme de 1 à 5 V.

Figure 2 : Les commandes du radiomodem.
Pour que le système fonctionne correctement, c’est-à-dire pour que le TX et le RX dialoguent comme il faut, l’unité locale (reliée au PC) et l’unité distante (reliée au périphérique des E / S) doivent être paramétrées comme suit :
- même User ID (doit être celui par défaut : 0000 hex)
- même Group ID (doit être celui par défaut : 00 hex);
- même canal (paramétrable sur le TX avec la commande @CHxx où xx indique le canal en héxadécimal et sur le RX au moyen du dip CHANNEL)
- le Destination ID du TX (paramétrable avec la @DIxx) doit correspondre à l’Equipment ID du RX (définissable en binaire par SW2);
- l’Equipment ID du TX (paramétrable par la commande @EIxx) doit correspondre au Destination ID du RX (définissable en binaire par SW3).

Sur le récepteur, les micro-interrupteurs permettent de paramétrer seulement 16 des 256 adresses admissibles (0000xxxx), soit les quatre derniers bits constituant l’adresse ; le choix est obligatoire, car nous ne disposons pas de lignes d’E / S libres dans le microcontrôleur utilisé pour la gestion de l’unité distante. Le Tableau donne le détail de la syntaxe des commandes à adopter quand on travaille avec le MU1 Sylcom.
Un exemple pratique de commande est donné ci-dessous (il s’agit d’activer le relais 2 du périphérique ET473 avec 010 pour adresse) :

@DT05R0102
@DT Commande pour envoyer les données
05 nombre de caractères envoyés en hex
R commande d’activation de relais
010 adresse périphérique
2 numéro relais périphérique

CommandeDescriptionExemple de commandeRéponse
RZ

Indique que l’on veut gérer les relais externes et réinitialise les relais de tous les périphériques

@DT02RZ

*DR=1D RESET TOUT LES PERIFERIQUES

R nnn x

Indique le numéro du périphérique et le relais à activer

@DT05R0001

*DR=2E PERIFERIQUE 000 ETAT DU RELAIS ->00000001<-

R nnn O

Réinitialise les relais de ce périphérique

@DT05R0000

*DR=2E PERIFERIQUE 000 ETAT DES RELAIS ->00000000<-

R nnn S

Demande l’état des relais de ce périphérique

@DT05R000S

*DR=2E PERIFERIQUE 000 ETAT DES RELAIS ->00000000<-

I nnn

Indique que l’on veut lire les entrées et le numéro du périphérique

@DT041000

*DR=2B PERIFERIQUE 000 ETAT DES ENTREES ->01110111<-

A

Demande la valeur des entrées analogiques

@DT01A

*DR=1D ENTREE ANALOGIQUE 1 ->000<- *DR=1D ENTREE ANALOGIQUE 2 ->005<- *DR=1D ENTREE ANALOGIQUE 3 ->011<- *DR=1D ENTREE ANALOGIQUE 4 ->251<-

S P

Permet d’indiquer quels sont les périphériques (entrées) à insérer dans l’envoi continu.
Insérer les périphériques en binaire en partant de 1

@DT0ASP10000000

*DR=1F CONFIG PERIFERIQUES 00000001

S A x

Habilite les entrées numériques pour l’envoi continu

@DT03SA1

*DR=1D ENTREES ANALOGIQUES AUTORISEES

C

Demande l’envoi continu des entrées de la platine en numérique et en analogique (si elles sont paramétrées)

@DT01C

*DR=1C MODE CONTINUE ACTIF
*DR=2B PERIFERIQUE 000 ETAT DES ENTREES ->01110111<- *DR=1D ENTREE ANALOGIQUE 1 ->000<- *DR=1D ENTREE ANALOGIQUE 2 ->005<- *DR=1D ENTREE ANALOGIQUE 3 ->011<- *DR=1D ENTREE ANALOGIQUE 4 ->251<-


La réalisation d’un répéteur
Il est possible de couvrir de grandes distances sans fil en utilisant un ou plusieurs modems comme répéteurs (ou ponts radio) ; pour cela, ceux qui doivent répéter le signal seront paramétrés de telle manière qu’ils le reçoivent du précédent et le renvoient au suivant.
Prenons un exemple : plaçons entre le modem relié à l’ordinateur (appelons-le 1) et celui relié au circuit de télémétrie (appelons-le 2) deux autres MU1 montés en répéteurs (appelons-les 3 et 4).
Plaçons 3 près de 1 et 4 près de 2 : les données doivent suivre le parcours ordinateur ⇒ modem 1 ⇒ modem 3 ⇒ modem 4 ⇒ modem 2 ⇒ circuit de télémétrie.
Pour que cela se produise, il faut que le modem 1 ait mémorisé comme Destination ID l’Equipment ID du modem 3, c’est-à-dire le plus proche ; celui-ci est un répéteur ayant comme Destination ID l’Equipment ID du modem 4. A son tour, ce modem 4 a mémorisé comme Destination ID l’adresse Equipment ID du dernier radiomodem 2 (relié au circuit de télémétrie). Seul un tel paramétrage garantit que les données émises par l’ordinateur atteindront le circuit de télémétrie via la chaîne 1-3-4-2.
Il est clair que, pour que le PC reçoive d’éventuelles réponses, il faut qu’à travers des commandes adéquates les Destination ID soient re-paramétrées.
Toujours à propos de Destination ID, un radiomodem peut transmettre simultanément vers plusieurs modems distants caractérisés chacun par un Equipment ID univoque ; bref, une unité peut envoyer en même temps une commande ou une demande à plusieurs modems radio. Cette opération peut avoir lieu parce que le logiciel du MU1 comporte cette fonction, que l’on active quand on indique 0 comme Destination ID (les 8 bits de l’adresse correspondante à zéro).
Dans la pratique le modem n’effectue pas autant de transmissions qu’il y a de destinataires mais une seule, contenant l’identification 00000000 ; les unités MU1 distantes savent que lorsqu’elles reçoivent une instruction dans laquelle il est spécifié 00000000 comme Destination ID, elles doivent la recevoir exactement comme elles le feraient si leur Equipment ID était dedans.

Notre contrôle à distance
Nous pouvons maintenant nous pencher sur l’application du radiomodem dont est censé traiter cet article… Partons du schéma électrique de la figure 3, celui de l’unité distante du contrôle et de la lecture à distance : cette unité est destinée à être interfacée avec deux appareils proposés autrefois par votre revue d’électronique préférée, une platine d’acquisition de niveaux logiques ET488 et une platine à huit relais ET473 (voir figure 4).
La première sert à lire, à travers un bus I2C, le niveau numérique de huit lignes (l’entrée prévoit des signaux TTL, 0 ou 1) ; la seconde est une platine dans laquelle huit relais peuvent être commandés, toujours par bus I2C, de façon à être activés et désactivés individuellement.
Le circuit décrit ici comporte un microcontrôleur PIC16F877 à 40 broches, employé pour remplir les fonctions suivantes : dialoguer, à travers son UART interne, avec le modem radio U3 ; lire et envoyer les données, à travers les deux bus I2C gérés par le logiciel, respectivement d’état des lignes d’entrée et d’état des relais de sortie. Le PIC s’occupe en outre de lire les quatre lignes analogiques (ANALOG) qu’il analyse de façon cyclique, une après l’autre, grâce à son convertisseur A/N interne.
Trois groupes de lignes d’E / S lui permettent de connaître le numéro du canal sur lequel opérer, l’Equipment ID et le Destination ID, paramétrés par l’usager au moyen de micro-interrupteurs.
Mais procédons par ordre et partons du haut du schéma : le logiciel initialise RA0, RA1, RA2, RA3 comme lignes d’entrée associées au convertisseur A/N et fait un balayage pour lire les tensions qui lui sont appliquées. Le PIC fonctionnant sous 5 V, la lecture est possible entre 0 (0) et 5 V (1024 convertisseur 10 bits ) ; font également partie du connecteur deux broches sur lesquelles se trouve une tension de 5 V pouvant être utilisée pour alimenter des dispositifs externes. Le courant prélevé ne doit cependant pas dépasser 1 A, sous peine de dysfonctionnement du circuit dans son ensemble et d’échauffement du régulateur.

Figure 3 : Schéma électrique du contrôle à distance à radiomodem.

Figure 4 : Paramétrer l’adresse.
Les périphériques utilisés pour l’acquisition des états logiques (ET488) et la commande des relais (ET473) dialoguent avec notre unité modem distante au moyen de deux bus I2C gérés par le logiciel du microcontrôleur PIC16F877 ; afin qu’elles soient correctement identifiées et distinctes les unes des autres, particulièrement quand on réalise un système à plusieurs platines d’acquisition et de commandes à relais, il faut associer à chacune une adresse unique. Comme on a prévu deux bus, destinés l’un à l’interface avec les modules d’entrée et l’autre avec les platines à relais, il suffit que chaque ET473 ait une adresse différente de celle des autres platines analogues liées au même bus I2C et cela vaut aussi pour les ET488 ; par contre une unité d’acquisition peut avoir la même adresse qu’une à relais, parce que chaque catégorie de périphérique se connecte à notre unité distante au moyen de son propre bus.
Le paramétrage s’effectue selon les indications du Tableau ci-contre : dans le circuit d’E / S PCF8574 l’adresse est définie par trois broches normalement maintenues au 1 logique par des résistances de maintien, aussi les états logiques hauts (1) et bas (0) correspondent respectivement au cavalier ouvert ou fermé. L’adresse est exprimée suivant la forme canonique : à la valeur 0 (000) correspond le zéro et à 7 (111) le huit. Les figures ci-dessous et ci-contre montrent la disposition des cavaliers (J1-J2-J3), utilisés pour le paramétrage de l’adresse du bus I2C sur les platines (respectivement sur les unités à relais ET473 et les platines d’acquisition entrées numériques ET488).

Adresse platineJ1J2J3
0FERMEFERMEFERME
1OUVERTFERMEFERME
2FERMEOUVERTFERME
3OUVERTOUVERTFERME
4FERMEFERMEOUVERT
5OUVERTFERMEOUVERT
6FERMEOUVERTOUVERT
7OUVERTOUVERTOUVERT


ET473


ET488


Liste des composants
R1 ...... 3,9 k
R2 ...... 3,9 k
R3 ...... 3,9 k
R4 ...... 3,9 k
R5 ...... 3,9 k
R6 ...... 3,9 k
R8 ...... 470
R9 ...... 470
R10 ..... 470
R11 ..... 470
R12 ..... 3,9 k
C1 ...... 100 nF multicouche
C2 ...... 470 μF 25 V électrolytique
C3 ...... 100 nF multicouche
C4 ...... 470 μF 25 V électrolytique
C5 ...... 10 pF céramique
C6 ...... 10 pF céramique
D1 ...... 1N4007
LD1 ..... LED 3 millimètres rouge
LD2 ..... LED 3 millimètres jaune
LD3 ..... LED 3 millimètres jaune
LD4 ..... LED 3 millimètres rouge
U1 ...... PIC16F877-EF602
U2 ...... 7805
U3 ...... MU1
Q1 ...... quartz 20 MHz
SW1 ..... dip-switch à 4 microinterrupteurs
SW2 ..... dip-switch à 4 microinterrupteurs
SW3 ..... dip-switch à 6 microinterrupteurs
P1 ...... micropoussoir

Divers :
1 prise d’alimentation
2 connecteurs RJ45
1 boulon 3MA 10 mm
1 dissipateur ML26 (16 °C/W) pour TO220


Figure 5a : Schéma d’implantation des composants du contrôle à distance à radiomodem.

Figure 5b : Dessin, à l’échelle 1, du circuit imprimé du contrôle à distance à
radiomodem.


Figure 6 : Photos d’un des prototypes du contrôle à distance à radiomodem.

La télémétrie
Les données lues sont mémorisées dans la RAM du microcontrôleur, dans l’attente d’une interrogation de la part du modem relié à l’ordinateur. Quand la demande arrive, si elle contient l’adresse Equipment ID correspondant à l’unité en question, le PIC lance la routine de réponse : il lit le Destination ID sur les micro-interrupteurs de SW2 puis il émet, en insérant dans le flux, en plus du User ID et du Group ID (qui doivent être les mêmes que ceux du modem relié au PC) la donnée, laquelle doit coïncider avec l’Equipment ID du modem ayant interrogé le périphérique (celui relié à l’ordinateur).
Les données sont présentes sur la ligne RC6 (TX de l’UART interne) et elles atteignent l’entrée du modem ; durant l’émission radio, LD3 (ligne TXLED de U3) émet des impulsions lumineuses, ce qui confirme le déroulement de l’opération (l’autre LED reliée au MU1 signale la réception).
Les entrées numériques sont lues à l’aide d’un des deux bus I2C, celui qui correspond aux lignes d’E / S RD0 (c’est le SDA du bus) et RD1 (le SCL, c’est-à-dire l’horloge qui synchronise la communication série). La lecture se fait en communiquant avec le module ET488 : il contient un circuit d’E / S Philips PCF8574 qui acquiert l’état logique d’un maximum de huit lignes de niveau TTL (0/5 V) et les transforme en données au standard I2C-bus, pour l’envoyer au microcontrôleur. Etant donné que le bus I2C permet d’adresser jusqu’à huit circuits PCF8574 ayant chacun 8 entrées (soit huit platines), nous pouvons donc lire jusqu’à 64 entrées numériques.
A propos de la platine ET488, rappelons qu’elle dispose de huit entrées à résistance de tirage et diode de protection, ce qui fait qu’elle accepte en entrée des tensions qui peuvent dépasser le fatidique 5 V, mais en se limitant toutefois à 50 V : au zéro logique (qui doit correspondre à 0 V ou guère plus) les diodes conduisent ; par contre elles restent bloquées quand la tension appliquée aux entrées est positive.
On ne peut appliquer des tensions négatives par rapport à la masse , car dans ce cas les diodes ne pourraient bloquer les tensions supérieures à ce que le PCF8574 peut supporter et aussi parce qu’il n’accepte pas des valeurs négatives. Quand l’ordinateur, à travers son radiomodem, interroge le module distant, le microcontrôleur envoie la commande de demande d’état aux unités d’acquisition ; dans le flux correspondant, le micro met aussi l’adresse (si plusieurs platines sont connectées, il ne répond ainsi qu’à l’intéressée). Le PCF8574 interrogé répond au microcontrôleur en lui transmettant par le bus I2C, l’état des huit lignes d’entrée (P0 est le bit le moins significatif, P7 celui de poids fort; les bits sont 0 ou bien 1 selon que les entréescorrespondantes sont, respectivement, à zéro ou un logique) et l’adresse. A ce propos, notez que chaque platine d’entrée dispose de trois cavaliers permettant de paramétrer huit combinaisons (2 au cube cela fait 8) : tous ouverts, cela fait une adresse 7 (combinaison 111) et tous fermés 0 (000).

La commande des relais
Puisque le propos sur la télémétrie (lecture des entrées analogiques et transmission à distance de leur état) et celui sur le contrôle à distance (lecture des conditions logiques des lignes 1 à 64) sont terminés, analysons maintenant comment se passe la gestion à distance des relais : on l’a dit, notre platine à modem agit sur une interface à huit canaux reliée au moyen d’un bus I2C ; le bus est en l’occurrence formé par RD2 (SDA) et RD3 (SCL) du micro, justement consacré au télécontrôle par platine à relais.
Comme pour les lignes d’entrées logiques, pour les relais il est possible également d’adresser un maximum de 64 canaux reliés à huit platines : on a choisi des ET473, chacune devant, puisqu’elles communiquent par bus I2C, posséder une adresse exclusive (à régler au moyen des trois cavaliers).
J1, J2 et J3 fermés correspondent à l’adresse 0 (000) et tous ouverts à 7 (111). La platine ET473 permet de gérer les relais en mode bistable : chaque fois qu’il reçoit la commande il dispose les huit sorties comme on le lui demande et ces états demeurent ainsi jusqu’à la commande suivante. La platine d’acquisition ET488 comme la platine des relais ET473 prévoient la possibilité de relier à un seul bus plusieurs éléments afin de gérer jusqu’à 64 lignes et disposent chacune de deux connecteurs RJ45 ; les broches de ces connecteurs sont en parallèle entre elles, de façon à assurer la continuité des lignes d’alimentation et de données. Ainsi il est possible de constituer une chaîne, une RJ45 se connectant à notre interface à modem et l’autre à une seconde platine ; de cette dernière, avec la RJ45 libre, on peut connecter la platine à une troisième et ainsi de suite.
Mais revenons à l’unité distante pour noter que le PIC n’a pas assez de lignes d’E / S pour paramétrer par dip-switch les huit bits de l’Equipment ID et du Destination ID ; nous avons donc prévu de ne définir que les quatre derniers bits, les autres étant fixés à 0. C’est pourquoi dans leschéma et dans le circuit imprimé vous ne trouvez que quatre micro-interrupteurs pour chaque paramétrage. Cela fait donc un maximum de seize groupes d’interfaces à modem, chacune étant définie par une des seize combinaisons que l’on peut obtenir avec les quatre bits de SW1 (DEST ID) et SW2 (EQUIP ID). En ce qui concerne les canaux, en revanche, ils peuvent tous être définis car nous disposons de six bits (2 puissance 6 cela fait 64).
Notre unité distante à modem radio est alimentée par une tension continue de 12 V appliquée aux points + et – PWR ; un régulateur 7805, monté le plus classiquement du monde, fournit 5 V au MU1 et au PIC Microchip. Sur le 7805 on prélève aussi la tension continue de référence pour la section d’entrée analogique, utilisable pour alimenter des capteurs en tout genre, pourvu que leur consommation totale soit acceptable par le circuit.
Notez enfin que le poussoir P1 sert à réinitialiser le modem et à restaurer les paramètres de communication prédéfinis dans le logiciel du micro ; cela est utile quand la communication présente des erreurs ou que des problèmes imputables au MU1 se produisent.

La réalisation pratique
Il ne nous reste qu’à construire ce système de télécontrôle et de télémesure.
L’ensemble étant constitué de plusieurs modules, avant de commencer, sachez quel type de système vous souhaitez réaliser. La base est la demoboard (ou platine d’expérimentation) MU1 (article MU1 dans le numéro 82 d’ELM) et s’y ajoute l’unité distante, soit le circuit ET602 décrit dans cet article. Autour de cette dernière vous disposerez une ou plusieurs unités d’acquisition ET488 ou modules à relais ET473, selon votre cahier des charges. Si vous n’avez besoin que de gérer à distance des relais, il suffit d’ajouter à notre unité distante ET602 une ou plusieurs platines ET473 jusqu’à couvrir le nombre souhaité (rappelez-vous qu’avec une ET473 vous disposez de huit relais). Si vous devez seulement lire l’état des capteurs à sorties numériques ou de lignes logiques, il suffit de connecter à l’unité distante une ou plusieurs platines ET488. Si vous devez acquérir des grandeurs analogiques, notre module distant ET602 suffit (il comporte quatre lignes analogiques d’entrée). Vous n’aurez qu’à le compléter avec des capteurs adéquats.
Bref, tout d’abord choisissez les modules dont vous avez besoin. Et comme de toute façon vous aurez à construire la platine ET602, entrons quelque peu dans le détail de sa construction.
La réalisation pratique de cette platine ET602 est des plus simples et des plus rapides. Elle est constituée d’un petit circuit imprimé simple face, dont la figure 5b donne le dessin à l’échelle 1. Commencez par insérer le support du PIC, le strap près de ce même U1, le support du module MU1 (deux connecteurs SIL au pas de 2,54 mm, un à 6 et l’autre à 8 broches ou deux morceaux de barrette sécable) et les trois dip-switchs (deux à quatre et un à six micro-interrupteurs). Vérifiez attentivement vos soudures (ni court-circuit entre pistes ou pastilles ni soudure froide collée).
Insérez et soudez ensuite tous les composants (comme le montrent les figures 5a et 6), en poursuivant par les résistances, condensateurs, diodes, LED, régulateur (à monter debout dans son dissipateur et fixé par un boulon 3MA), le quartz (debout aussi) et en terminant par les composants “périphériques” : les deux RJ45, la prise d’alimentation, le petit poussoir et enfin le modem MU1. Attention à l’orientation des composants polarisés : circuit intégré PIC (repère-détrompeur en U orienté vers R8/R9, mais insérez-le à la toute fin), diodes, LED, régulateur (semelle vers C3/C4) et électrolytiques. Vérifiez bien toutes les polarités et (encore une fois) la qualité des soudures.
Vous pouvez maintenant installer la platine dans un boîtier plastique de dimensions appropriées : le couvercle pourra être percé de trous pour le passage des LED, le petit côté droit pour les RJ45 et la prise d’alimentation et le grand côté supérieur pour le connecteur d’antenne. Puis comme le montrent la photo de début d’article et la figure 1, fixez l’antenne UHF. Le circuit a besoin d’une tension continue de 12 à 15 V pour un courant de 1 A : préférez une alimentation stabilisée avec jack à positif au centre.
Quant à l’unité à relier au PC, il s’agit de la demoboard série MU1 Sylcom (ELM numéro 81). Pour les connexions, utilisez des câbles à RJ45 (8 conducteurs chacun, on les trouve tout faits, ce sont des câbles Ethernet mais attention, prenez des droits et non des croisés). Pour la réalisation de systèmes à plusieurs platines ET473 et ET488, n’oubliez pas que le courant maximum débité par un régulateur 7805 est de 1 A (limite supportable par la diode de protection D1) et qu’il doit être réparti entre les platines reliées aux connecteurs RJ45 et les éventuels capteurs alimentés par la ligne 5 V (les ET473 et ET488 s’alimentent sur l’unité distante ET602 par les connecteurs RJ45).
Reliez toutes les parties du système, comme le montre la figure 1. Démarrez l’ordinateur et ouvrez le programme d’émulation de terminal (sous W95, 2000 et XP, vous avez HyperTerminal, sous W98 il faut aller le chercher par le Panneau de Configuration/ Installation applications/Installation de Windows).
Avec ce programme il faut envoyer les commandes selon la syntaxe indiquée figure 2.
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